Entartete Kunst (art “dégénéré”)… C’est sous ce terme générique que les nazis stigmatisaient tous les courants artistiques qu’ils considéraient comme « anti-allemands », ou simplement « étrangers à l’esprit allemand ». Dans le domaine de la musique, nombreux sont les compositeurs dont les voix ont été étouffées et qui mériteraient d’être connus ou reconnus. Pour des raisons « raciales » (souvent d’origine juive), politiques (musiciens engagés, communistes ou autres), d’écriture musicale (musique sérielle, influence du jazz ou d’autres musiques populaires, d’Europe centrale par exemple), ils ont été persécutés, contraints de s’exiler et d’affadir leur discours musical dans le meilleur des cas, exécutés ou envoyés à la mort en camp de concentration à l’extrême inverse. Un travail de mémoire et de réhabilitation est nécessaire afin que l’Histoire ne se répète pas, et pour faire revivre toute une culture dont le destin a été bouleversé par la tragédie qui a frappé l’Europe de 1933 à 1945 et qui de ce fait recèle encore une mine de trésors à découvrir, au mieux à redécouvrir. La mise en perspective de tous ces destins brisés et de leur diversité d’expression restitue tout un pan méconnu de l’histoire de la musique.
C’est une thématique qui reste difficile : la seule approche par la musique peut sembler parfois abrupte si on ne la restitue pas dans son contexte historique et artistique.
Ce projet peut donc se décliner « à la carte » sous différentes formes : sous la forme d’un concert traditionnel, commenté pour exposer la thématique, accompagné de lecture de textes ou de poèmes, Pour illustrer ou enrichir une conférence, un débat, présentation scolaire ou pédagogique, dans une médiathèque, dans un musée, dans le cadre d’une exposition, d’une commémoration…
Depuis sa création en 2008, L’Ensemble K, consacre une grande partie de son activité à faire revivre ces oeuvres proscrites. Tout d’abord en trio avec piano rapidement complété d’un violoncelle, puis en trio à cordes et plus particulièrement en duo.
Concerts en duo violon violoncelle – musiques interdites par les nazis, compositeurs des camps et ghettos -tels que Gideon Klein, Erwin Schulhoff, Zikmund Schul, Hans Eisler…
En effet, parmi les répertoires que l’Ensemble K s’attache depuis une dizaine d’années à mettre en valeur – musiques interdites par les nazis, compositeurs des camps et ghettos – le duo violon-violoncelle tient une place non négligeable. Sans doute car sa mobilité et sa facilité de mise en place en rapport avec son rendu sonore offre aux compositeurs placés dans des circonstances extrêmement difficiles une expression riche et variée.
Elodie Haas et Thérèse Meyer, instrumentistes professionnelles de haut niveau se sont produites à de nombreuses reprises dans ce répertoire (Erwin Schulhof, Hans Eisler, Gideon Klein, Ernst Bloch…) notamment lors de Concerts-lectures au Mémorial de la Shoah à Paris ou au Mémorial de l’Alsace-Moselle de Schirmeck, mais également dans des festivals (Voix étouffées, Musicales de Clairegoutte…), saisons de concerts (Musée d’art moderne, Strasbourg), commémorations (journées européennes de la culture juive en Lorraine, journée d’étude organisée par la Cellule Démocratie ou barbarie / Conseil de la transmission de la mémoire à Bruxelles), ou encore à l’occasion de la journée franco-allemande de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme à l’Institut français de Mayence.
On peut adjoindre à la partie musicale une présentation de la thématique « Entartete Musik », des compositeurs et des œuvres ; des lectures de poèmes ou de témoignages ; des chants avec le public ; une conférence, un débat ou une table ronde ; des ateliers-conférence et/ou des ateliers participatifs en direction des scolaires et envisager la participation d’une classe en prélude au concert ou encore en clôture de l’évènement…
Vous pouvez découvrir le duo n°1 de Bohuslav Martinu en version concert : https://youtu.be/c4XraRhkCK4
